Le hentai, ce n’est pas seulement Yamatogawa, bien évidemment. Après avoir longuement exploré son univers (avec Witchcraft, PowerPlay et Tayu Tayu), nous partons à présent à la découverte de Ruri Ruri de Yui Toshiki, toujours chez Taifu Manga.
L’auteur a pris, comme point de départ de son manga, une situation érotique en diable, un fantasme à l’état pur : des sœurs jumelles. Yamatogawa avait lui aussi exploité ce fantasme magnifique, au sein de Tayu Tayu, mais elles faisaient parties des nombreux plaisirs distillés par le manga, tandis que, pour Ruri Ruri, les jumelles sont au cœur de l’histoire.
Avec cette base, l’auteur nous présente une histoire contemporaine, dénuée de tout fantastique, avec, comme protagoniste, une famille centrée sur le sexe. Ainsi, la mère est une ancienne actrice érotique, écrivant des récits chauds et délurés, et vivant avec deux hommes – les deux papas de nos jumelles.
Si les dessins sont moins magnifiques que ceux de Yamatogawa, Yui Toshiki a un style assez beau, et sait dessiner des séquences érotiques. Furieuses, sexuelles, les nombreuses scènes de sexe savent faire monter la température chez le lecteur. Nous assistons ainsi à plusieurs séquences de masturbation (dont une, inoubliable, où nous voyons l’une de nos jumelles, gantée, se faire du bien en regardant sa sœur s’amuser avec un homme), lesbianisme, triolisme, l’auteur se montre délicieusement généreux. Nous sommes ainsi dans un hentai pur, avec ce que cela implique de crudité, de gros plans, de vues internes aussi, mais l’ambiance dépeinte est très excitante. De plus, comme toujours chez Taifu manga, nous avons droit à une belle édition, en un seul tome conséquent, racontant une histoire complète.
Hélas, le bas blesse au niveau de l’histoire. Car, pour justifier l’amour du sexe de ses deux jumelles et pour instaurer quelques belles séquences au sein de l’école, notre auteur nous prouve en fait que, si les héroïnes se sont mises à aimer le sexe, c’est parce qu’un petit groupe de camarades de classe a abusé d’elles. Cette constatation est peu agréable et à cela s’ajoute la conclusion du manga, où nous découvrons qu’en fait, les deux jeunes femmes fantasment sur les amants de leur mère. Si en soi, ce n’est pas gênant, elles n’apprennent qu’après avoir couché avec eux qu’aucun des deux n’est le père, et voir une séquence avec une de nos jumelles gémir, en se réveillant, un « oh papa, tu me baises » est difficilement appréciable.
Dommage que l’auteur n’ait pas su mettre certaines limites de bon goût à son histoire, car, vraiment, les séquences de hentai sont de belles qualité, et véritablement excitantes. Reste qu’il vaut mieux oublier quelques partit pris de Yui Toshiki au niveau de l’histoire, quelque peu vomitifs.
Ainsi, s’il est préférable de se tourner vers l’originalité de Yamatogawa, Ruri Ruri n’est pas dénué de qualité (bien au contraire) et mérite que l’on s’y attarde. Il est cependant préférable de prendre une certaine distance avec l’histoire, et savoir où l’on s’engage pour ne pas être trop gêné. Ruri Ruri offre cependant de très belles scènes hentai, avec de beaux dessins et des situations originales et sulfureuses.
Ruri Ruri, de Yui Toshiki, disponible chez Taifu Manga via leur site de vente en ligne.