Manga : Moyasimon, apprendre en s’amusant avec les microbes

Posté le 7 novembre 2014 par

Les seinen regroupent des mangas aux ambiances très variées. Et c’est sur une surprenante lecture que s’arrête aujourd’hui Ninik’s land : Moyasimon, il était une fois les microbes, d’Ishikawa Masayuki, qui arrive en France grâce aux Editions Glénat.

Notre mangaka nous livre en effet une histoire bien déstabilisante, loin des royaumes fantastiques, des polars sombres ou des combats dantesques qu’il est possible de croiser, entre-autre, au sein des seinen. Si Moyasimon se classe dans cette catégorie de mangas pour jeunes hommes, cela vient de la complexité de l’histoire, diablement instructive, derrière ses airs de fantastique léger et d’humour décalé.

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Tadayasu Sawaki est le personnage principal de ce récit. Son meilleur ami et lui rejoignent une université, à Tokyo. Cette dernière est un peu particulière, puisqu’il s’agit d’une université d’agriculture, un endroit terriblement vaste où tous les aspects de cette science, comme la plantation et la fermentation, sont étudiés. Mais notre héros est un peu particulier, car il peut voir les microbes et leur parler, ce qui lui provoque nombre de soucis et d’inquiétudes.

Les micro-organismes que voit Sawaki grâce à son étrange pouvoir ressemblent à de petits êtres mignons et farceurs, qui courent en tous sens. Cependant, grâce à ce récit, Ishikawa Masayuki se fait professeur. En effet, le manga est plein d’explications, données par les personnages importants, comme le professeur farfelu, son assistante gothique et agressive, ou les deux étudiants cherchant à réussir à brasser du saké. Au fil des pages, nous en apprenons beaucoup sur les microbes, la fabrication du saké et la fermentation, certains passages se révélant assez déstabilisant par leur côté un peu immonde. La fabrication du kiviak, qui consiste à enterrer un phoque, rempli d’oiseaux de mer, pour que le tout fermente, avant de l’ouvrir, de récupérer les oiseaux et d’aspirer le contenu des volatiles par leur anus. Assez horrible à voir, surtout que les dessins rendent justice à l’opération assez gore. Ainsi, sans se prendre la tête, sans être envahi d’informations rébarbatives, le lecteur en apprend beaucoup, tout en suivant le destin des personnages assez attachants.

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En effet, les protagonistes sont certes assez archétypaux, mais très plaisants, et il est facile de se laisser porter par l’histoire pour suivre leur évolution, d’autant que le manga est empli d’humour. Entre l’auteur, qui met quelques petits commentaires décalés à côté du titre des chapitres, le personnage terrifié par les microbes, ou encore les réactions du héros face à certaines situations où ses amis invisibles sont partout, le récit se révèle léger malgré les tonnes d’informations données, et amusant.

Le seul véritable reproche qu’il est possible de faire à Moyasimon, il était une fois les microbes, vient des dessins. Sans être laids, loin s’en faut, ils se révèlent assez communs, même si parfois ils fourmillent de détails (quand les microbes sont partout, par exemple).

Moyasimon n’en est pas moins un manga intéressant. Il ne plaira certes pas à tout le monde, du fait de son sujet très particulier, mais se lit avec plaisir, et surprend à chaque page. Il est en effet toujours agréable de découvrir un récit si atypique, et nous ne pouvons que saluer Glénat qui s’éloigne des sentiers battus pour présenter cet ouvrage déstabilisant.

Moyasimon, il était une fois les microbes, d’Ishikawa Masayuki, disponible chez Glénat depuis le 1er octobre 2014

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